Un nom entre fiction et réalité

Maugetaz

Maugetaz. Ce nom m'a piqué les yeux et s'est inscrit dans ma rétine. C'était parfait.
Les recherches sur la sorcellerie, en histoire, mettent en lumière depuis peu la réalité des jeteurs de sorts au moyen-âge. Pour la Suisse romande, Martine Ostorero* et Kathrin Utz Tiemp sont des historiennes de référence. J'espérais trouver dans leurs articles de la matière première pour le décors spirituel et religieux des guerres de Bourgogne.
J'ai trouvé mieux. Un nom de personnage parfait. Maugetaz.


Jaquet, le grand père, sorcier de son état, n'avait pas un prénom à faire trembler une grenouille de bénitier. Mais son nom de famille le désignait dès sa naissance à être un jeteur de mauvais mots, un diseur de sorts. Un Maugetaz.


Jaquet devint le "Cossandeir" pour ses pairs, sans doute pour que son prénom en jette au moins autant que son nom de famille. Il a fini par brûler sur un bûcher. Son fils, Aymonet Maugetaz, a dû se conjurer devant l'Inquisiteur Ulric de Torrenté à Lausanne le 3 juillet 1438 pour ne pas subir le même sort. Histoire vraie.


Jeanne Maugetaz est donc la fille fictive de ce grand père sorcier, l'un des premiers de l'histoire européenne dont la condamnation est documentée et annonce les prémisses de la terrible chasse aux sorcières qui se poursuivit les décennies suivantes.
L'histoire vraie donne de la profondeur à la fiction, inspire et, sur un plateau d'argent, donne un nom à un personnage. Quelle malédiction poursuit Jeanne Maugetaz?

*Ostorero Martine: Le diable au sabbat, Littérature démonologique et sorcellerie (1440-1460), 2011.

Un nom entre fiction et réalité
Projet Adélaïde, Pierre Gumy 10 février 2023
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